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Portrait de Yohann, directeur d’une unité de production de champignons, au Japon depuis 15 ans

Portrait Yohann expatrié au Japon

Aujourd’hui je vous propose le portrait de Yohann, au Japon depuis 15 ans. Yohann, 47 ans, vit avec sa femme japonaise d’origine, Mitsuko, et ses trois enfants. Il est directeur d’une unité de production de champignons dans la préfecture de Nagano.

Portrait de Yohann : peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis originaire de Quimper, j’ai 47 ans, je suis mariée et j’ai trois enfants. J’ai fait des études dans le tourisme, je suis passionné de langues étrangères, de bonsaï et de marche. Je vis au Japon depuis 15 ans, actuellement dans la préfecture de Nagano. Je suis directeur d’une unité de production de champignons. Nous avons aussi avec ma famille, un jardin, une rizière et une châtaigneraie de 200 arbres:)

Comment as-tu été amené à vivre au Japon ?

Je vivais aux États-Unis quand j’ai rencontré ma future femme Mitsuko qui est japonaise. Je m’occupais d’un restaurant français à Hermosa Beach en Californie. L’idée de tenter une nouvelle aventure m’est tout de suite venue à l’esprit. Mais j’étais trop occupé à l’époque (80h par semaine!) pour prendre le temps d’apprendre le japonais. Grosse erreur !

J’ai trouvé un travail à distance, dans un bistrot français près d’Osaka, avec l’aide d’une habituée japonaise du restaurant où je travaillais.

Comment t’es-tu préparé à ton expatriation ?

Le déménagement depuis les États-Unis a été compliqué avec deux enfants en bas âge (6 mois et 2 ans à l’époque). J’avais quand même un travail assuré et nous allions vivre chez mes beaux-parents dans une maison au sud de la Préfecture de Nagano. Être marié à une japonaise facilite les choses bien sûr, pour l’obtention du visa, puis un an après pour la carte de résident !

Peux-tu partager tes joies, surprises, difficultés éventuelles à l’arrivée au Japon ?

Il n’y a pas réellement eu de difficultés au départ. On avait deux semaines, avant notre départ pour un mois de vacances en Bretagne, pour effectuer toutes les démarches… Permis de conduire, carte bancaire, enregistrement à la mairie, trouver un appartement près du restaurant où je travaillais (il y avait 4 heures de route quand même!).

Joies… d’y être enfin ! De réaliser que les gens sont hyper respectueux de tout (politesse, environnement, propreté,…).

Surprise… le niveau extrêmement bas des japonais en anglais ! Et du coup, j’ai commencé à douter de pouvoir vraiment travailler et évoluer professionnellement !

Quel était ton niveau de japonais à l’époque ? Et aujourd’hui ?

En arrivant j’avais un niveau zéro. Je n’ai pas pris de cours mais j’avais des enfants qui ont appris à lire et à écrire en même temps que moi… pardon, plus vite que moi, non en fait trop vite pour moi 😉 !

J’ai toujours refusé, comme en Californie, d’intégrer des Associations d’expatriés, de rester dans un entre-soi, un microcosme qui allait être un frein évident à l’apprentissage du japonais ! Donc au début je me suis fait des amis japonais avec lesquels je parlais anglais et puis au fur au mesure j’ai vécu une vie sociale japonaise « normale ». Maintenant le parler ça va ! Mais les kanjis sont toujours problématiques… dès que la communication orale va, tout va !;)

Travailles-tu ou as-tu travaillé au Japon et peux-tu partager ton expérience ?

Je suis un travailleur par nature, j’aime ça ! Les premières années ont été une suite de périodes de travail de six mois – un an dans des entreprises qui cherchaient de la main d’oeuvre sans connaissance particulière en japonais. J’ai ouvert une petite école de langue français – anglais… mais sans rapports humains très développés, je me suis lassé ! Et un jour, je tombe sur une annonce d’une entreprise à deux km de la maison, qui cherchait du personnel. Je tente et je tombe sur un patron qui me dit à l’entretien « je m’en fous des nationalités, je veux des gens motivés » ! Trois ans et demi après je devenais directeur d’une des unités de production et cela fait quatre ans que ça dure! Les horaires sont souples, les vacances sont courtes et l’intégration fut facile car le travail est assez rémunérateur.

Bonsaï réalisé par Yohann expatrié au Japon
Yohann apprécie particulièrement la taille des bonsaïs, ici un pied qui a douze ans environ.

Quels conseils donnerais-tu aux personnes souhaitant s’expatrier au Japon ?

Je leur conseillerais d’apprendre la langue un maximum avant de partir et fréquenter des japonais en France. Etre conscient que le Japon a besoin de gens diplômés, d’artisans ou de gens motivés… Les autres risquent fort la désillusion ! Préparez vous un matelas financier pour ne pas vivre le départ trop difficilement ! Logement sur Tokyo c’est très cher et très petit…

Dans quelle préfecture habites-tu et la conseillerais-tu ?

J’habite dans la préfecture de Nagano, je suis amoureux de mon coin ! Les opportunités sont nombreuses dans les stations de ski du nord… Par contre il faut parler anglais ! J’habite à la campagne mais l’autoroute est à 7 km. En bus nous sommes à 3 heures trente de Tokyo, d’Osaka et à 2 heures trente de Nagoya. Nous ne sommes vraiment loin de rien, c’est vraiment bien !

Un grand merci à toi Yohann et bonne suite avec ta famille 🙂

Découvrez nos autres portraits ici : Portrait de Farid et Portrait de Dominique.
Vous souhaitez en savoir plus sur la préfecture de Nagano ? Rendez-vous ici sur le site de Japan expérience.

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2 commentaire

  1. Sylvie Sebastien Adaoust

    J’adore la vraie vie racontée par des personnes qui l’on vécues. Très beau parcours de vie plein de petites anecdotes passionnantes.

    1. Merci Sylvie oui c’est vrai que c’est un beau parcours que celui de Yohann !

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